Écrire la Shoah relève d’une gageure que des auteurs se sont employés à relever avec des modalités différentes selon les époques, en fonction des avancées historiographiques et de la place accordée par la société aux rescapés et témoins. La littérature de jeunesse emprunte certains de ses motifs et personnages à une littérature génocidaire plus ancienne, celle adressée aux adultes, entre motifs littéraires et stéréotypes mais elle semble aussi avoir quelques spécificités et particularités dans le traitement d’épisodes douloureux. Des exemples variés seront présentés et interrogés dans leur didactisation possible en classe.

Éléonore Hamaide est maîtresse de conférences en littérature française à l’université de Lille (INSPE) et membre du laboratoire de recherche «Textes et Cultures» à l’Université d’Artois. Elle enseigne la littérature de jeunesse en licence de lettres modernes, le français et sa didactique en master MEEF « professorat des écoles ». Ses travaux de recherche portent sur la littérature de jeunesse, en particulier sur l’analyse de l’image, les liens intertextuels et intericoniques dans l’album et les déclinaisons fictionnelles multimédiatiques et leur réception. Elle est aussi spécialiste de littérature du XXe siècle et de l’extrême-contemporain en particulier Perec, l’Oulipo et l’écriture de la Shoah. Elle a, par ailleurs, dirigé la collection «Page Blanche» de Gallimard Jeunesse.